Bayer accélère le recentrage de son pôle semences – L’Agefi

Bayer accélère le recentrage de son pôle semences – L’Agefi

11/03/2022

Par Yves-Marc Le Réour

(L’Agefi) — Bayer s’apprête à franchir une étape supplémentaire dans la réorganisation de son pôle semences (‘Crop Science’). Conseillé par Bank of America, le groupe allemand a annoncé jeudi la cession de son activité dans les pesticides non agricoles au groupe de capital-investissement Cinven pour 2,6 milliards de dollars (2,35 milliards d’euros). Nommée Environmental Science Professional, cette unité basée en Caroline du Nord avait été mise en vente voici plus d’un an.

Elle fournit des produits destinés à lutter contre les insectes et les rongeurs ainsi que des désherbants pour des espaces verts non agricoles comme les forêts, les sites de golf ou les parcs. Employant 800 personnes, elle commercialise ses produits dans plus d’une centaine de pays. «Cette unité a dégagé des revenus de 1,1 milliard d’euros l’an dernier, contre un chiffre d’affaires de 20,2 milliards d’euros pour l’ensemble du pôle semences», précisent les analystes crédit de Spread Research.

Cette opération, qui sera normalement finalisée au second semestre 2022, «permettra à la branche de se recentrer sur son coeur de métier, l’agriculture, et sur la mise en oeuvre de sa stratégie de croissance», a expliqué Rodrigo Santos, directeur du pôle Crop Science.  Elle contribuera à réduire la dette nette de Bayer qui a progressé de 10% à 33 milliards d’euros l’an dernier. Selon Spread Research, «une partie du produit de cession servira à financer des acquisitions dans la biopharmacie».

Depuis sa prise de contrôle de Monsanto pour près de 58 milliards d’euros en 2018, le groupe allemand a cédé des actifs pour un montant global de 10,5 milliards d’euros. Sur l’ensemble de l’exercice en cours, «son profil de crédit devrait s’améliorer significativement, avec un levier financier net ramené à 4,3 fois son excédent brut d’exploitation à fin 2022, contre un ratio de 4,7 fois un an plus tôt», poursuivent ces analystes. En incluant la proportion de 50% des obligations hybrides de Bayer comptabilisée dans ses fonds propres, ce ratio descendrait à 4,1 fois.

Par ailleurs, le groupe attend toujours le verdict de la Cour suprême américaine dans le dossier du glyphosate. «S’il est favorable à Bayer, ceci entraînerait la reprise de la provision de 3,5 milliards d’euros passée l’an dernier pour faire face aux conséquences potentielles de ses poursuites judiciaires outre-Atlantique. Des annonces sont attendues en mai à ce sujet», relèvent les analystes de Bank of America.